4-Synthèse de l'activité de Rosbras
NOTE DE SYNTHESE EN VUE DE LA REPRISE ET DU DEVELOPPEMENT DES ACTIVITES DU CENTRE NAUTIQUE DE ROSBRAS-BRIGNEAU
HISTORIQUE
Le centre nautique de Rosbras a été fondé en 1962 par une équipe de jeunes enseignants voyant dans l’apprentissage de la voile un puissant moyen d'éducation dans la prise de responsabilité, l’autonomie et aussi la modestie, la solidarité et le respect d’autrui. Le support choisi était donc la voile dans une ambiance de vie collective très riche, on dirait aujourd’hui conviviale.
Implantée à Riec-sur-Bélon sur les rives de l'Aven pour commencer, cette association a connu un vif succès et a du essaimer très vite sur la commune voisine de Moëlan, au port de Brigneau dès 1965. Les deux associations ont fusionné en 1968. Pour fixer les idées, le nombre de journées-activité approchait déjà les 30.000 en 1969, uniquement sur la période des vacances scolaires, avec des adultes essentiellement.
La volonté des fondateurs était de réaliser des classes de mer comme il existait de classes de neige, tout en mettant accent sur la découverte du milieu marin et pas seulement de la voile. Le centre de Brigneau a donc commencé à cette époque ; conçu pour accueillir 4 classes, soit 120 enfants, en même temps, ce fut un des premiers du département et, depuis cette date, ce sont plusieurs centaines d’enfants qui sont accueillis chaque année.
Le centre nautique de Rosbras est ainsi devenu un des tout premiers par l’importance de ses activités, seulement dépassé par les Glénans, I’UCPA et Jeunesse et Marine, autant de structures nationales aux multiples implantations. Nous estimons que le nombre de personnes passées par nos centres se situe entre 70 et 100.000. Nombreux sont les anciens de Rosbras qui ont actuellement des postes à responsabilité dans le nautisme, et pas seulement dans la Finistère.
Cette réussite passée est le fruit d'un enthousiasme bénévole qui a souvent pallié le manque de moyens. Cependant, l'évolution des loisirs, la médiatisation de la voile sous ses formes les plus sophistiquées, l'accroissement constant des normes généralement admises en matière de confort, même pour un séjour sportif, toutes ces tendances ont incité l'association à tenter de prendre seule le virage d’une prestation modifiée pour éviter un trop grand décalage entre les attentes du marché et ce qui était offert à Rosbras.
Deux remarques peuvent être faites à ce sujet :
1 > Ce tournant a sans doute été pris trop tard, l’image ayant déjà souffert du décalage ;
2 > Il a été pris avec des moyens nettement insuffisants du fait du statut d'association qui ne pouvait pas mobiliser de moyens externes ni faire connaître par une publicité suffisante son “nouveau look”.
Les années 1985/86, qui furent celles de l’effort d’investissement important, furent aussi celles de la chute de la fréquentation, en particulier chez les adultes.
Ce concours de circonstances a donc conduit à des difficultés financières très sérieuses en 1987 qui se sont résolues par un montage financier reposant sur des prêts à long terme garantis par le département du Finistére et par nos deux communes d’implantation Riec-sur-Bélon et Moëlan-sur-Mer.
Ce sauvetage était en fait très coûteux en frais financiers et en capacité de financement, pour des investissements productifs. Pour réussir, il aurait fallu un rétablissement important de la fréquentation et, sans doute, un coup de pouce sur les marges. Mais, en tout état de cause, un rétablissement sans fonds propres était illusoire.
Malgré des actions très serrées sur tous les coûts de fonctionnement, les auto financements de 1988 et 1989 ne sont pas à la hauteur attendue, ce qui pénalise de nouveau le fonds de roulement et nous a conduit à rechercher des partenaires financiers au cours de l’été (comités d’entreprise, assurances mutuelles) et à alerter, dès le mois de mai 89, les collectivités qui avaient garanti nos emprunts. Les recherches de partenaires extérieurs s’étant révélées infructueuses et les réactions des collectivités locales étant trop lentes, nous avons dû doser le bilan fin novembre 89.
LA SITUATION PRÉSENTE
Le tribunal de Grande Instance de Quimper a ouvert la procédure de redressement judiciaire le 19 décembre 1989 et vient de prolonger la période d’enquête avec poursuite de l'activité. Une nouvelle audience aura lieu le 16 février 1990.
La procédure en cours et l’approche de la saison 1990 (les classes de mer redémarrent le 26 février 90) rendent urgente la mise en œuvre d’une solution qui permette un nouveau depart et un plein développement des activités s’appuyant sur :
un site remarquable et varié avec des plans d’eau parfaitement adaptés à diverses formes de pratiques nautiques ;
une structure d’accueil avec des bases spécialisées par tranche d’âge ;
un savoir-faire attesté par une expérience de 27 ans, une notoriété certaine, une compétence reconnue par le label Ecole Française de Voile et les agréements Jeunesse et Sports et Éducation Nationale ;
un consensus et des efforts déployés de tous côtés par les collectivités locales (Département et communes associées dans un contrat de pays côtier) pour le maintien et le développement d’une animation nautique de qualité comme vecteur d’un flux touristique très motivé.
Cette solution passe par la reprise des actifs immobiliers par un partenaire public, privé ou d’économie mixte afin de dégager les garanties des collectivités locales, soit par un apport d'argent frais, soit par la transformation des garanties données en un patrimoine réel.
Le nouveau propriétaire soit confierait la gestion et l’animation à une structure issue de l'association en place, soit l'assumerait lui-même selon sa vocation propre.
Les actifs comprennent :
Le centre de Brigneau 120 lits enfants utilisables en toutes saisons sur un terrain de 13.500 m2, à 300 mètres du port, évalué par les Domaines à 2 100 000 F ;
la voilerie et le centre saisonnier d’adolescents sur un terrain de 7.300 m2, à 900 mètres de l’Aven, évalué par les Domaines à 440.000 F ;
une partie des bâtiments du centre de Rosbras appartient à la commune de Riec, de nombreuses et importantes améliorations ayant été apportées et financées par l'association elle même et méritant une compensation financière à déterminer (évaluation en cours : 2.000 m2 de terrain, 600 m2 de planchers chauffés, 300 m2 de planchers de construction légère) ;
une flotte de 200 bateaux et 50 planches ;
les agencements et matériels pour un accueil en pension complète de près de 300 personnes.
Le passif se compose :
de dettes bancaires à plus d’un an à l’origine pour 2.850.000 F environ, toutes garanties par les collectivités locales, les administrateurs bénévoles et une hypothèque maritime.
de dettes bancaires à court terme pour 200.000 F, garanties par les administrateurs et un partenaire commercial ;
de dettes à court terme pour 1.300.000 F environ.
En l’état actuel, la situation apparaît encore équilibrée.
Il faut signaler que la présence de ce patrimoine immobilier important, et peut-être sous-évalué par les Domaines en ce qui concerne la voilerie, représente un atout sérieux pour faciliter la reprise.
Par ailleurs, la situation du Centre Nautique de Rosbras est partagée par d’autres centres qui ont eu à faire face aux mêmes types de problèmes avec le même manque de moyens lié à leur statut d'association, bon outil de mobilisation du bénévolat mais pas de ressources financières... Ces problèmes ont, la plupart du temps, trouvé leur solution (ou sont en train de les trouver) dans des montages du type de celui proposé ici.
Cette note de synthèse résume notre situation actuelle. Il s’agit d'une première information qui devra être complétée par des détails sur les produits et marchés actuels ainsi que sur notre perception de
l’avenir possible.
Le directeur,
Jean David
22/01/90
Catégorie : - Chantier Histoire du CNRB
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