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Interview d'Yvette

Yvette Lylène

-Quand as-tu commencé à Brigneau ?

Je ne connaisssais pas Simone

  • Rosbras a démarré en 62…

Moi, , Lucie est venue me voir -«  tu ne veux pas travailler ? »

« Si je veux bien travailler »

« tu irais à Brigneau ? »ben oui, j’irais à Brigneau

je faisais 3 jours/semanie, du nettoyage !

  • mais il n’y avait que des tentes ?

si ! il y en avait quand même !en 72

après, en été, il y avait Bernadette Le Dorze , qui travaillait à l’école, qui était là.

elle vit toujours .

après, j’ai travaillé jusqu’en 89, quand j’ai pris ma retraite.

La première, c’était Lucie, et moi, la deuxième.

-et Léonie ?elle est arrivée quand ?

demande à Lucie.je ne travaillais avec elle qu’en été ; le reste de l’année Leonie travaillait à l’école

  • et tu aimais travailler avec nous ?

j’étais contente de travailler là, c’était tout près !

au début c’était toute la journée, puis après, de 9hà 1h1/2, et de 4, non 5, mais j’y allais toujours plus tôt, jusqu’à 8h1/2,9H

sauf quand il y avait les grands, les trucs d’été avec les monos

et ceux qui venaient en car

  • les classes de mer ?

non, pas encore

-et vous, vous étiez toujours à la cuisine ?

non, au début, je faisais les ménages : on faisait les lits et le nettoyage

après, c’est quand Christian, c’était un cuisinier…c’était du temps de Pascal Azieres

ils avaient dû faire la fête, le soir, et puis, au pont de Brigneau, là, tu sais ?...

et puis j’arrive là bas le matin, et je vois Yvon là bas

qu’est ce qu’il fait, Yvon aujourd’hui,ici, si tôt que ça ?

il n’y avait pas de Christian, il était à l’hôpital !

oh,je dis,mon vieux, qu’est ce qui va se passer ? ici, maintenant sans cuisinier !

et Yvon qui dit : eh ben , Yvette, tu vas faire la relève !il faudra travailler !

alors j’ai dit : on travaille, alors, quoi !

il y avait Lucie, il y avait moi

Lucie ne voulait pas pas la cuisine

Au début , il n’y avait pas de cuisine ; vous alliez chez Georgette

  • oui mais il n’y avait pas encore de bâtiments en 72 ?

si il y avait des bâtiments

tout neufs

et je me souviens…

  • qui vous a appris à faire la cuisine ?

qui nous a appris ? comme ça !

sauf que quand y avait Christian, là,on restait en cuisine ;

mais y avait Odile, encore

  • qui c’est Odile ?

Odile Gourin ; elle a été longtemps à Brigneau

-je ne m’en souviens pas..moi j’étais surtout sur Rosbras, et c’est Yann Cornic qui avait été mis à Brigneau

oui on voyait plus Sylvie

  • Sylvie qui ?

Sylvie Salvert, elle venait là avec Dominique

Odile, elle savait dire ! allez faire le ménage qu’elle me disait

Tu restes là avec le cuisinier, hein

Mais comme elle était crac pour faire les plats, elle faisait de jolis plats, on la laissait

Mais quand Christian le cuisinier est parti, c’est moi qui suis restée !

  • tu connais son nom de famille ?

je ne sais plus,il est mort maintenant, mais Lucie doit savoir, elle a une bonne mémoire, elle !

après, tu a travaillé de 72 à 89

as-tu des anecdotes à raconter ?

ben il y a ceux de l’Isére, là, attends je vais te montrer des photos

c’était à quelle époque ?

tu reconnais ? Charline

ils avaient du goût ! et j’avais evoyé mon costume breton là bas et il avait fallu faire des photos avec les gosses

  • c’est Muriel Gouiffes je ne lui ai pas demandé pour l’instant

autre photo

ça ce n’est pas les classes de mer

charline et moi on était autour du poisson

y avait des gros poissons

maintenant je peux plus rien faire, mais là , ça y allait

-vous prépariez du poisson frais ?

oui, on nous envoyait des gros poissons comme ça

ils venaient d’où ?

je te dirais pas d’où y venaient

_ ils n’étaient pas débarqués à Brigneau ?

non du poisson qu’on nous envoyait comme ça

  • ça roulait quoi ! y avait pas de problème

non on s’arrangeait bien ! heureusement, parceque…

tu te rappelles de gens qui seraient revenus te voir, après 89 ?

j’ai connu un mono, qui faisait de l’accordeon ; j’ai beau chercher,

je le vois devant moi, mais j’arrive pas à dire son nom ! c’est pas mal, ça

  • il était plus brigneau

oui il était plus Brigneau parceque je me souviens quand je travaillais à Noel et pis au 1er de l’an, ils faisaient la fête le soir alors n’attends pas qd même douze heures pour nous donner à manger, qu’il dit, tu les mets dans la plaque chauffante et chacun quand il arrivera, il aura qu’à se servir, quoi ! alors il venait là ; il était très gentil, hein !si j’avais besoin d’un coup de main, il était là

_ ben écoute, je ne vois pas qui c’est, mais j’essaierai de trouver

  • c’était en quelle année ?

oh la la, je peux pas te dire quelle année c’était ,ça

-plutôt au début ?

plutôt à la fin ; c’était un monsieur qui devait être prof de math

quand vous êtes arrivées dans les cuisines de Brigneau, toute neuves, equipées de matériel tout neuf, qui vous a appris à vous en servir ?

eh ben, on a vite appris

je travaillais avec Lucie, et elle avait appris avant moi puisqu’elle y était

y avait Leonie aussi qui apprenait

oui, je me rappelle de Leonie et du pot d’eau que j’ai ramassé avec Leonie, en tous cas : je venais à Brigneau qd il y avait des problèmes à régler ; et un jour, je mangeais à Brigneau

un moment, il manquait quelquechose à table, je me lève et je vais au passe plat ; il était grand !j’arrive là et je demande je sais pas quoi, et y avait Leonie qu’était là,un grand pot d’eau comme ça, et floc, c’était moi qui ai reçu tout le pot d’eau ! elle est restée à me regarder…c’était pas pour moi , le pot d’eau, il y avait quelqu’un d’autre qui avait dû l’embêter ou je sais pas quoi,pouf, je me suis retrouvée, tu sais,.. et puis voilà je ne sais pas ce que j’ai dit après

j’ai dit après c’est pas grave c’est pas grave…mais le pot d’eau à Léonie, je m’en rappellerai

enfin bon

ah et il y a la cuite qu’elle m’a donnée aussi, t’as pas su ça toi ?

ah j’ai pas su ça, non

mais le pot d’eau j’en entendu parler assez souvent

_ c’est vrai ?

oy aie aie aie

  • un jour, je rentrais de Brigneau, et je dis à Léonie, je rentre à Rosbras,si tu veux, je te ramène à la maison ;c’est pas loin, mais

  • ah ouais si tu veux ouais

  • leonie c’était… elle ne portait pas le costume mais presque ; elle portait la coiffe

sa petite coiffe, oui !

-attention ! c’etait.. Léonie quoi ! tu sais à qui elle me fait penser ? mamie Goudig, là moins la coiffe

en définitive elle me dit attends, viens à la maison j’te paie un p’tit coup ; c’était après le repas, il devait être deux heures ou deux heures et demie, ,je vais chez elle

attends, je vais te faire goûter le grain grain ( aie aie aie dit Yvette qui elle, sait de quoi il s’agit !)

le grain grain ? c’est quoi, ça ? je connaissais pas, ou je ne savais pas que ça s’appelait comme ça

ma mère faisait ça avec des cassis ou des framboises

elle me dit ah celui là, c’est pas la même chose ; tiens goûte celui là

ok un petit truc, comme ça

mais attends, j’en ai un autre…elle me fait goûter 4 ou 5 , je me rappelle plus

écoute, je suis rentrée à la maison, je sais pas comment ! ma voiture..je suis pas allée à Rosbras, je me suis arrêtée à Moelan et j’ai dormi tt l’après midi

une cuite au grain grain avec Leonie, je sais ce que c’est, maintenant, le grain grain

on fait plus ça, maintenant

non, on fait plus ça, mais ça devait être du vieux, parce qu’elle m’a sorti des bocaux et des bocaux…

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ici, les gens du quartier, ils n’étaient pas jaloux ?

Oh si ! ah la la !

  • ah ça c’est nouveau ! à Rosbras, en principe, non

  • On disait que Lucie, pis moi, on frottait les carrelages à Brigneau,ben, chapeau !

  • Ah bon

  • Les voisins ? la famille ?

  • Non, les voisins

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oui, il y avait un peu de jalousie des voisins parce que vous aviez du travail

faut bien dire que nous on est arriés àBrigneau un peu comme des cheveux sur la soupe

Rosbras avait démarré et Yvon s’est aperçu tout de suite que Rosbras n’était plus assez important ; il y avait déjà à cette époque des classes de mer qui n’existaient pas il n’y avait que des classes de neige

Yvon a décidé de créer des classes de mer et Brigneau a été créé pour ouvrir des classes de mer Les bâtiments ont été pensés pour ces classes de mer, et il y a eu des sous pour ça ;

Et il fallait des enseignants pour s’occuper de ça. C’est comme ça que Yann Cornic est arrivé là . Yvon a pris deux ans de congé sans solde pour créer les classes de mer dans le finistère et il a enlevé Yann Cornic de son poste pour le mettre en poste là.Et quand on a eu l’autorisation de faire des classes de mer, c’est Yann Cornic qui a été désigné

Et en même temps que nous, il y a eu Moulin Mer

Oui on est allées là bas aussi

Ah oui, pour voir comment ils cuisinaient

Et comment ils buvaient le Ricard, aussi !

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t’as connu l’époque des tentes ?où il n’y avait pas de bâtiment du tout, où on mangeait en bas

non, moi j’ai pas connu ça

c’est Lucie qui a connu ça ?

oui c’est Lucie

combien de fois je l’ai entendue parler de ça !

oui parce que ça a été épique, hein ! on faisait le trou pour faire les chiottes !et on mettait une espèce de cabane dessus

on mangeait chez..

Georgette !

Elle ne vit plus ?

Non, elle est morte

Y avait machine aussi..monsieur Perron

Ah oui, Corentin !

Il faut que j’aillle le voir aussi ! il n’est pas mort ?

Non, lui, il n’est pas mort

Il s’occupait du chauffage, de l’entretien..

Comment as-tu arrêté le centre ?

Tu as pris ta retraite normalement ? il n’y a pas eu de..

Non, j’ai pas eu de..

Donc en 89 tu prends ta retraite

Tu n’as pas su que le centre allait se casser la gueule !

Non, non, ah moi j’ai travaillé et on nous avait dit, avec les jeunes qui venaient là après,oh, encore des vieilles !alors j’avais reçu, quand on avait fait ;;( elle montre une invitation au pot offert pour son départ en retraite)

Ça je reconnais mon travail, c’est moi qui l’avais fait

Tu sais pourquoi, mon fils m’a dit de le garder ? parce que c’est un souvenir de monsieur Rioual oui, ils avaient été à l’école avec lui

Tu avais eu un cadeau ?

oui j’avais eu un cadeau ! j’étais bien servie avec eux hein !

on avait fait un pot ? on avait fait qqchose pour toi ?à Brigneau

oui, un pot à Brigneau

on faisait des assemblées générales énormes, tous les ans, une fois à Rosbras, une fois à Brigneau

puis aussi on a reçu les allemands, on avait fait un gueuleton…c’était quand, ça ?

Yvon m’avait dit, tu sais c’était le..jumelage Moelan (Lilienfeld ?)500 personnes ! ça ne te dit rien, ça ?, Yvon m’avait dit, bon, tu t’occupes de l’intendance, c’etait un buffet, un truc comme ça..bon, bien sûr,500 personnes ! tu ne te rappelles pas ? on avait des terrines de pâté,

J’étais allé les chercher.En plus Yvon voulait absolument des pains, des gros pains que j’avais fait faire spécialement chez Gouillec, tu te rappelles ? au poids

Etr je me retrouve, moi – on avait une camionnette_ j’avais mis un drap au fond de la camionnette, partie chercher le pain. Tous les pain debout, j’en avais je ne sais pas combien, je ne me rappelle plus ; je me dis, mais comment je vais faire pour couper ça ?tu te rends compte, toi, des gros pains comme ça

Je prends le plus gros couteau que je trouve, on commence à couper le pain, je ne sais plus qui

Etait avec moi, une minute , deux, quatre minutes pour couper une tranche !

Je me dis , c’est pas vrai, il y a tout ça à couper, ça v a pas

Et tout d’un coup, l’idée de génie !

Tu te rappelles de jean Ro Canevet ?son père avait une menuiserie, il faisait des cercueils à Moelan !

Ah oui, oui oui !

Bon, Jean Ro canevet, son pèrec’etait son père qu’était là, et je dis à Jean Ro, :eh, tu crois pas que si on demandait à ton père de nous couper le pain à la scie circulaire,ça irait beaucoup plus vite quoi !

Tu viens avec moi ? on remet tous les pains dans la camionnette, et on va voir ton père

Ecoute, on l’a fait !

En définitive on a coupé tout le pain à la scie circulaire !

Je vous fais un petit café ?

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fils pêcheur à Brigneau

en 85quand j’ai commencé avec l’autre bateau, elle travaillait encore ! il y avait les classes de mer ; ils venaient avec leurs planchettes nous demander des renseignements

ah bon ?

ouais, c’est comme ça que j’ai su que mon matelot n’aimait pas son métier parce que, ils me demandent : «  pourquoi vous faites ça ? ben moi j’étais tout jeune, hein !parce que c’est une façon, quoi, on aime ça, on vit là dedans

_oh, c’est pas ce que dit vot collègue !

j’ai pas oublié ! c’étaient les ptits gosses qui disaient ça !

oh j’ai dit, pourtant, ce métier là, en général, on le fait parce qu’on l’aime

sinon c’est dur quand même

ouais, puis je pense qu’on ne peut pas faire ça sans un petit peu d’amour pour le métier !

même ceux à qui on a fait un peu de force au départ, il y a quelque chose hein !parce que ça, ça prend tout, hein,la mer, c’est…

ah ben oui

la mer, ça n’a rien à voir

il y a peut être un autre métier qui m’aurait plu, c’est charpentier de marine

ça, ça m’aurait plu, mais comme ça a presque tout disparu, les petits chantiers…

mais quels souvenirs ça vous laisse , le centre nautique de Brigneau ?

la période des gamins, c’était bien. .Les grands, des fois, c’était p’tet aut’ chose

c’etait un peu dur

mais avec les gamins, c’est de bons souvenirs ; surtout avec leurs planchettes, et la feuille pour demander

ils venaient prendre des renseignements, on était encore quelques pêcheurs, et ils allaient dans le port regarder les animaux,

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quand j’ai commencé avec mon premier bateau, je crois qu’il y avait plus que les classes de mer ; je ne me souviens pas en 85

normalement, les classes de mer ont démarré en 72 , à Brigneau

ouais mais quand on allait en mer avec le père,je me souviens, l’été, quand il y avait les grands, mais après, en 85, je sais plus…les classes de mer, je me souviens bien !

Brigneau avait été construit surtout pour avoir des classes de mer

Ouais, il me semble qu’il n’y avait plus que des petits

Oh là, c’était charmant !

Pour que le centre puisse fonctionner toute l’année

A Rosbras on a fait des stages de voile à Pâques, à Noël

Mais à Brigneau, il n’y avait que janvier et fevrier que l’on fermait pour l’enretien

On avait des classes de mer de partout, de Paris, de l’Isère

Mais à Rosbras on ne pouvait pas à cause des locaux

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quelque chose de particulier dans la cuisine ?Yvon ne demandait pas des choses bizarres ?

les fars, du riz au lait, la semoule, non, on n’a pas fait de choses bizarres avec lui !

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Personne ne devalisait votre cuisine la nuit ?

Non ah si une fois ! on arrive, pis y avait plus d’lapin !

Du lapin que vous aviez cuit, ou quoi ?

Non, on avait tiré le lapin le soir, parce qu’il était congelé

On arrive, il y avait plus de lapin ! qu’est ce qu’on va faire aujourd’hui ?

Et alors qu’est ce qui s’est passé ?

Ben on n’a jamais su où est passé le lapin

Du lapin pour 200 personnes ? tout cru ? disparu ?

Ben je dis..c’est quelqu’un qui connaissait le coin !

Agnes etait là quand j’ai quitté

Agnes ?

Agnes buhart

Oui mais à Rosbras !

Non à Brigneau ! elle a fait l’intendante à Brigneau


Date de création : 28/06/2022 - 17:57
Catégorie : Histoire du CNRB - Interviews
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