Homage à Jacques KERHOAS
Article paru jadis dans « Le Télégramme » Jacques Kerhoas : le père de la voile pour tous S'il est une figure emblématique du monde maritime de plaisance, c'est bien Jacques Kerhoas. Toute sa vie, il a milité pour la démocratisation de la voile. Il fut plus particulièrement le créateur des classes de mer. A la différence de son fils, Jakez, le grand instigateur des rassemblements de « vieux gréements », il ne fut pas un ardent partisan de ce qu'il est aujourd'hui convenu d'appeler « le patrimoine maritime ». Mais son action pour la voile sociale a largement préparé le terrain de cet engouement, en donnant à des milliers de jeunes le goût des activités nautiques. Un militant de la voile sociale Une présence, une carrure, une voix... Tous ceux qui ont approché Jacques Kerhoas gardent le souvenir de sa forte personnalité. Ce n'est pas son fils -qui ne passe pourtant pas pour un homme effacé- qui dira le contraire. On devine, malgré une extrême pudeur sur sa vie privée, qu'il conserve encore dans l'oreille le souvenir de certains éclats de voix paternels... Né en 1925, d'un père cheminot, Jacques Kerhoas appartient à cette génération pour qui le métier d'instituteur était un sacerdoce. Pendant dix ans, les élèves de Saint-Cadou, hameau perdu dans la « montagne » entre Sizun et Saint-Rivoal, ont bénéficié de son action infatigable. Sport, cinéma, culture... La vie scolaire ne s'arrêtait pas à l'heure du goûter. Nommé en 1958 à Daoulas, Jacques Kerhoas eut envie de rapprocher les enfants de la mer. Le centre nautique de Moulin-Mer, à Logonna-Daoulas, naquit de cette volonté. Il accueillait les premières classes de mer en 1962. Bientôt détaché par l'Education nationale, Jacques Kerhoas consacrera tout le reste de sa vie active à la démocratisation de la voile, ce combat qui l'opposait parfois aux yacht-clubs traditionnels, à l'époque encore très « élitistes ».
Une autre époque... Issu des mouvements de jeunesse de l'après-guerre, pionnier de la vie associative, leader des classes de mer en France, Jacques Kerhoas fit des émules. Pétris, comme lui, de pédagogie sociale et humaniste, Yvon Hémery à Rosbras, Pierre Priol à Tréboul, Jean Lozac'h à Pouldohan menèrent des actions comparables. « C'étaient des copains, des hommes d'une grande générosité, ce qui ne les empêchait pas de s'engueuler copieusement », raconte Jakez, qui regrette que les temps soient à des échanges plus feutrés. « Les fêtes maritimes viennent de ce milieu, assure-t-il. Elles relèvent de la même relation à la population ». |
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